La mésange
Les soldats s’en vont lentement
Dans la nuit trouble de la ville
Entends battre mon cœur d’amant
Ce cœur en vaut bien plus de mille
Puisque je t’aime éperdument
Je t’aime éperdument ma chère
J’ai perdu le sens de la vie
Je ne connais plus la lumière
Puisque l’Amour est mon envie
Mon soleil et ma vie entière
Ecoute-le battre mon cœur
Un régiment d’artillerie
En marche mon cœur d’Artilleur
Pour toi se met en batterie
Ecoute-le petite sœur
Petite sœur je te prends toute
Tu m’appartiens je t’appartiens
Ensemble nous faisons la route
Et dis-moi de ces petits riens
Qui consolent qui les écoute
Un tramway descend vitement
Trouant la nuit la nuit de verre
Où va mon cœur en régiment
Tes beaux yeux m’envoient leur lumière
Entends battre mon cœur d’amant
Ce matin vint une mésange
Voleter près de mon cheval
C’était peut-être un petit ange
Exilé dans le joli val
Où j’eus sa vision étrange
Ses yeux c’était des jolis yeux
Son plumage ta chevelure
Son chant les mots mystérieux
Qu’à mes oreilles on susurre
Quand nous sommes bien seuls tous les deux
Dans le vallon j’étais tout blême
D’avoir chevauché jusque là
Le vent criait un long poème
Au soleil dans tout son éclat
Au bel oiseau j’ai dit Je t’aime !
Guillaume Apollinaire (1880 – 1918), Poèmes à Lou
Anna Stein (née en 1936), Couple
ce poême est très beau… la mésange doit arrivé chez toi demain… j’espère… mais bon avec la poste… je te souhaite un bon dimanche, ainsi qu’à toutes les copines du blog… bises…. je pense finir monsieur marmotte… je t’enverrai avancée demain
En fait elle est déjà arrivée 😉 Mais je t’ai écrit et posté un petit mot manuscrit, elle était tellement magnifique que je tenais à t’écrire « pour de vrai »… je te remercie du fond du cœur Patricia…
Bonjour
Notre rendez-vous dominical est toujours aussi agréable. J’aime Apollinaire. Avec des mots simples, il parle d’amour et ses mots entrent dans le coeur par la porte secrète. Le tableau comme d’habitude sied à cette poésie chère à mon coeur.
Bon et doux dimanche à toutes
le soleil apparaît dans mon jardin. Superbe !
Bien à toi
Tu as de la chance, nous n’avons pas vu le soleil depuis des jours (nous ne sommes pas loin du Rhône et très souvent à l’automne la brume ne se lève pas de la journée…)
Bises amicales et bon dimanche à toi Edwige.
Merci pour ce moment littéraire …j’aime beaucoup Apollinaire notamment ses calligrammes et le poème sur le pont Mirabeau … Joli tableau également
J’ai redécouvert ce poème grâce à un garçon de troisième à qui je donne des cours, il devait étudier les champs lexicaux – c’est intéressant de travailler avec lui, c’est un jeune homme très intelligent et très pragmatique qui pense que la littérature « ne sert à rien » 🙂 J’essaie de lui faire apprécier les grands textes malgré tout…