Les bras nus cerclés d’or et froissant le brocart
De sa robe argentée aux taillis d’aubépines,
Mélusine apparaît entre les herbes fines,
Les cheveux révoltés, saignante et l’œil hagard.
La splendeur de sa gorge éblouit le regard
Et l’émail de ses dents a des clartés divines ;
Mais Mélusine est folle et fait dans les ravines
Paître au pied des sapins la biche et le brocart.
Depuis cent ans qu’elle erre au pied des arbres fées,
Elle est fée elle-même ; un charme étrange et doux
La fait suivre à minuit des renards et des loups.
Ses yeux au ciel nocturne enchantent les hiboux,
Et près d’elle, érigeant ses fleurs en clairs trophées,
Jaillit un glaïeul rose à feuillage de houx.
Jean Lorrain (1855 – 1906), L’ombre ardente
John William Waterhouse (1849 – 1917), Une Naïade ou Hylas avec une Nymphe (détail)
merci pour ce poème et son illustration !
Je t’en prie Annick, merci d’être fidèle au poste 😉 La semaine prochaine, un Tracy Chevalier…
Mélusine est le patrimoine de notre région http://www.sassenage.fr/content/legende-melusine. Bien avant de savoir qu’elle était une fée, je savais qu’elle était une pile atomique puisque mon père travaillait au CEA à Grenoble ! Bises et bon dimanche. L’illustration est superbe.
Je ne sais pas si tu as lu Le chant des sorcières de Mireille Calmel, mais la figure de Mélusine y est évoquée 😉
Très beau merci et gros bisous
Merci Patou 🙂 Bisous !
Toujours beaucoup de sensibilité dans le choix des textes et des illustrations. Bravo
Je suis heureuse si les deux te plaisent Jacqueline 😉
Merci pour ce magnifique poème de Jean Lorrain que j’aime particulièrement et pour ce superbe tableau ! Tu as un goût exquis à chaque fois.
Bioses
C’est très gentil Edwige, merci beaucoup. Ces petits moments de lecture partagée comptent beaucoup pour moi. Bises.