– « Mais je l’ai vu si peu ! » – disiez-vous l’autre jour.
Et moi, vous ai-je vue, en effet, davantage ?
En un moment mon cœur s’est donné sans partage.
Ne pouvez-vous ainsi m’aimer à votre tour ?
Pour monter d’un coup d’aile au sommet de la tour,
Pour emplir de clartés l’horizon noir d’orage
Et pour nous enchanter de son puissant mirage,
Quel temps faut-il à l’aigle, à l’éclair, à l’amour ?
Je vous ai vue à peine et vous m’êtes ravie;
Mais à vous mériter je consacre ma vie
Et du sombre avenir j’accepte le défi.
Pour s’aimer faut-il donc tellement se connaître,
Puisque, pour allumer le feu qui me pénètre,
Chère âme, un seul regard de vos yeux a suffi ?
François Coppée (1842 – 1908), L’Exilée
John White Alexander (1856 – 1915), Black and Red
Merci Agnès pour ces dimanches ensoleillés. Aujourd hui doublement. Quelle belle poésie et quel magnifique tableau. Un bonheur !
Grosses bises et bonne semaine
Merci à toi d’être aussi fidèle Edwige, c’est un plaisir de te retrouver ici pour ces lectures du dimanche 😉